En échange de leur travail, quel qu'il soit, les salariés perçoivent une rémunération.
Qu'ils produisent des biens de consommation ou des biens de production, qu'ils réalisent des services pour les particuliers ou pour les entreprises, ils perçoivent une rémunération.
Or, en contrepartie de l'ensemble des rémunérations perçues par les salariés, ne sont disponibles sur le marché que les biens de consommation et les services aux particuliers.
Les biens de production et les services aux entreprises ne peuvent être acquis que par les entreprises.
Le problème à résoudre est donc d'équilibrer le pouvoir d'achat disponible par les salariés avec la production qu'ils peuvent acquérir.
Si l'on considère que dans le système économique alternatif proposé les prix de vente doivent correspondre aux coûts de production, puisque le but pour les entreprises n'est plus de réaliser des bénéfices, mais uniquement de satisfaire les besoins des populations, le pouvoir d'achat disponibles par les salariés est donc beaucoup trop important par rapport à la valeur de l'ensemble des biens qu'ils peuvent acquérir.
La solution est donc de mettre en place une ÉPARGNE OBLIGATOIRE.
Pour réaliser le calcul du taux de prélèvement de l’Épargne Obligatoire, il faut établir le rapport entre les rémunérations globales et les rémunérations versées en échanges de la production des biens de production et des services réalisés pour les entreprises.
Le taux obtenu sera utilisé pour pratiquer sur les rémunérations brutes un prélèvement qui sera comptabilisé sur un livret d'épargne de chaque salarié qui pourra à tout moment connaître le montant de son épargne obligatoire.
C'est à un organisme géré démocratiquement que seront mis à disposition les fonds prélevés sur le pouvoir d'achat des salariés afin de les mettre à la disposition des entreprises pour qu'elles puissent acquérir les biens de production qui leur sont nécessaires pour leur fonctionnement quotidien et pour leurs investissements.
La mise à disposition de l’Épargne Obligatoire devrait être simplifiée grâce à un processus de commandes, qui permettrait d'affecter aux entreprises la valeur des biens qui ont été produits à leur intention.
Puisque l’Épargne Obligatoire est utilisée par les entreprises pour acquérir des biens de production, il est normal qu'au moment ou les biens de production sont partiellement amortis, (quand une partie de leur valeur passe dans la valeur des biens de consommation qu'elle produit), l’Épargne Obligatoire à laquelle cette valeur correspond soit restituée aux salariés. Ceci permet d'équilibrer le pouvoir d'achat des salariés avec la valeur des biens de consommation disponibles (salaires plus amortissements).
Ce n'est pas aux salariés qui ont produit la machine amortie partiellement que doit être restituée la partie correspondante de l’Épargne Obligatoire, mais à l'ensemble des salariés.
Toutes les entreprises devraient à une période donnée, qui pourrait être mensuelle, transmettre la valeur des amortissements réalisés à un organisme chargé de centraliser et de répartir à l'ensemble des salariés le pouvoir d'achat libéré par les amortissements.
Chaque mois, sur les livrets d’Épargne Obligatoire de chaque salarié, serait donc comptabilisés les prélèvements correspondant à la partie qu'ils doivent financer de l'ensemble des nouveaux biens de production créés, mais seraient aussi comptabilisés les montants correspondant à la partie des amortissements de l'ensemble des entreprises qui leur reviendrait.
Le solde global de l'ensemble des livrets de tous les travailleurs et de ceux des retraités correspondrait à la valeur globale des investissements des entreprises.
Puisque le temps d'amortissement des biens de production varie en fonction des investissements, immeubles, machines outils, matières consommables, le temps entre la collecte de l’Épargne Obligatoire et sa restitution peut varier de quelques mois à de nombreuses années.
De ce fait, alors qu'un travailleur partirait en retraite et n'aurait plus à financer d’Épargne Obligatoire, donc que son compte d’Épargne Obligatoire ne pourrait plus croître, il n'en demeurerait pas moins destinataire de la restitution d’Épargne Obligatoire correspondant à sa part de la contrepartie des amortissements lui revenant.
Ceci devrait constituer une part de sa retraite qui pourrait être complétée par la solidarité réalisée aux moyens de prélèvements sur les rémunérations des travailleurs, comme actuellement.